Clément Wulveryck, sage-femme (ou maïeuticien !) et enseignant, nous partage son parcours et sa passion pour la profession. Diplômé du CHU de Lille, il a forgé son expérience en salle de naissance et aux urgences avant de s’établir en cabinet libéral et de dispenser son savoir en enseignant. Son témoignage donne un bel aperçu de ce métier passion qui consiste à accompagner des personnes lors d’un des moments les plus précieux de leur vie : la naissance de leur enfant.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours de sage-femme ?
Je suis diplômé du CHU de Lille depuis 2011 après cinq ans de formation. J’ai travaillé en salle de naissance et aux urgences avant de me spécialiser davantage grâce à plusieurs diplômes universitaires notamment en échographie, ainsi qu’un master en éthique de la santé.
Actuellement, je gère un cabinet en libéral et consacre une journée par semaine à l’hôpital. Je suis également enseignant à l’Université Catholique de Lille, ce qui me permet de partager mon expérience et ma passion pour ce métier.
Qu’est-ce qui vous a attiré vers le métier de sage-femme ?
À l’origine, j’ai échoué au concours de médecine où je visais une carrière en pédiatrie. Le métier de sage-femme m’était alors inconnu, mais sa découverte a été une révélation. Ce qui me passionne, c’est l’accompagnement d’un processus naturel, contrairement à la médecine qui traite des maladies.
En tant que sage-femme, notre rôle est d’assister à un événement généralement joyeux, en offrant notre expertise technique et en soutenant les décisions des futurs parents. C’est une profession d’écoute et de personnalisation du suivi de chaque grossesse.
Quels aspects de votre profession appréciez-vous particulièrement aujourd’hui ?
Ce que j’apprécie le plus, c’est la capacité d’écouter activement pour mieux accompagner mes patients. En tant que praticien de la médecine narrative*, j’apprends constamment à travers les histoires de vie que partagent les familles. Cela me permet de mieux comprendre les dynamiques familiales et d’adapter mon approche à chaque cas, enrichissant ainsi mon expérience professionnelle.
Quels conseils donneriez-vous à une jeune sage-femme qui débute ?
Je conseille souvent à mes étudiants de rester fidèles à leur passion initiale. Le métier peut être exigeant, mais la satisfaction de contribuer à des moments si précieux dans la vie des gens est incomparable. Il est crucial de prendre soin de sa motivation et de s’entourer de personnes qui peuvent offrir leur soutien.
Quelles sont vos inquiétudes concernant l’avenir des professionnels de santé ?
Je suis préoccupé par la baisse de motivation et de passion que j’observe chez certains étudiants post-COVID. Le manque de rigueur et d’engagement peut affecter la qualité des soins fournis. Il est essentiel de maintenir des standards élevés dans la formation pour préparer les soignants à être résilients et compétents face aux défis de la profession.
Comment gérez-vous les moments difficiles de votre profession ?
Les moments difficiles sont inévitables, mais ils sont plus gérables quand on partage ses expériences et émotions avec d’autres professionnels. Participer à des comités d’éthique ou à des groupes de parole est crucial pour ne pas se sentir isolé et pour trouver des stratégies pour surmonter ces épreuves ensemble.
Quel message souhaitez-vous transmettre aux soignants d’aujourd’hui ?
Restez inspirés par votre mission et par les vies que vous touchez. Rappelez-vous toujours pourquoi vous avez choisi ce métier. L’enthousiasme et l’engagement sont essentiels pour maintenir la qualité des soins et pour continuer à apprendre et à grandir dans ce domaine si vital. Restez animés par la vie des autres et par le désir d’aider. C’est ce qui nourrit notre profession chaque jour.