Le Burn-out des soignants : comment le prévenir – 10 conseils

En tant que soignant, notre engagement et notre dévouement envers les patients sont souvent très important.  Nous travaillons beaucoup, prenons sur nous, et avons de nombreuses responsabilités. Mais cet investissement émotionnel et physique intense peut devenir très pesant… et conduire au burn-out.

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Il est parfois difficile de se rendre compte de l’état d’épuisement dans lequel nous sommes. Cet article est là pour nous aider à identifier les signes avant-coureurs du burn-out et à mettre en place des stratégies de prévention efficaces. Ensemble, découvrons comment maintenir notre équilibre et préserver notre passion pour le soin, tout en protégeant notre santé psychique et physique

Quels sont les signes avant-coureurs du Burn-out du soignant ?

Le burn-out s’installe presque toujours de manière insidieuse, affectant profondément notre bien-être sans que nous nous en rendions vraiment compte. Il est donc important de prendre au sérieux ces signes avant-coureurs qui suivent pour agir rapidement et prévenir l’épuisement total. En étant vigilant et proactif, nous pouvons protéger notre santé et éviter le burn-out.

Voici une check-list pour vous aider à identifier les symptômes précurseurs du burn-out :

 

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Vous êtes souvent fatigué(e) :

Vous ressentez une fatigue chronique, que le repos ne semble jamais dissiper, affectant vos capacités physiques et mentales. « Je n’en peux plus », « Je suis épuisé(e) »

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Vous dormez mal :

Vous avez des difficultés à vous endormir, vous vous réveillez fréquemment ou avez un sommeil non réparateur. « Je dors mal », « Je me réveille fatigué(e) »
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Vous avez des douleurs persistantes :

Mal de dos, mal de tête, douleurs musculaires, etc… Vous avez fréquemment des problèmes de santé. « J’ai des maux de tête constants », « J’ai mal aux épaules, à la nuque ».
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Vous vous sentez émotionnellement épuisé(e) :

Vous êtes irrité(e), vous pleurez, et ressentez un mal-être constant. « Je prends tout mal », « Je m’effondre en larmes à la moindre contrariété ».
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Vous vous sentez inefficace :

Vous perdez confiance en vos capacités professionnelles et avez l’impression de ne plus accomplir votre travail correctement. « Tout ça n’a pas de sens… », « Je me sens inutile », « Je ne me sens pas capable de… »
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Vous devenez cynique et détaché(e) :

Vous adoptez une attitude négative envers vos patients et collègues, et ressentez une dépersonnalisation. « Je ne supporte plus mes patients », « J’m’en fous ! »
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Vous vous désengagez socialement :

Vous vous isolez, évitez les interactions sociales et ne voyez plus vos amis. « Je n’aie plu envi de sortir et en même temps, je me sens seule »
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Vous avez des troubles cognitifs :

Vous avez des difficultés à vous concentrer, oubliez des consignes, faites des erreurs de jugements, de médicaments, de dosage, de discernement, etc. Vous avez des pertes de mémoire fréquentes. « Je ne me souviens plus si j’ai fait le soin de la patiente ou non », « je doute de moi », « Le soir, je repense à toute ma journée », « Je n’arrive pas à passer à autre chose ».
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Vous avez des problèmes de santé mentale :

Vous commencez à ressentir de l’anxiété, de la dépression, et une usure psychologique. « Je broie du noir », « Je me sens très angoissé(e) »
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Vous avez des pensées négatives :

Vous perdez le sens de votre travail, avez des pensées suicidaires et voyez tout en noir. « Je ne vois plus le sens de ce que je fais », « Je suis au bord du gouffre »
Si vous vous reconnaissez dans plusieurs de ces symptômes, consultez un professionnel de santé, tel qu’un médecin traitant ou un psychothérapeute.

Nos 10 conseils pour prévenir le burn-out et l’épuisement professionnel

Pour garder l’étincelle et la passion dans notre métier de soignant, il est crucial de prévenir le burn-out et l’épuisement professionnel. Ces 10 conseils sont conçus pour nous aider à équilibrer nos efforts et notre bien-être, afin de continuer à prodiguer des soins de qualité tout en prenant soin de nous-même.

Intégrons ces pratiques dans notre routine quotidienne et nous verrons rejaillir notre vitalité et notre enthousiasme.

MISE EN GARDE – Les conseils que nous vous présentons ici sont des pistes pour vous aider si vous sentez que vous commencez à fléchir. N’essayez pas de tout faire d’un coup. Parfois, se concentrer sur deux ou trois points peut déjà faire une grande différence dans votre bien-être. N’oubliez pas que parler de ce que vous ressentez est essentiel. Les bienfaits de l’écoute sont scientifiquement prouvés. Nous vous encourageons vivement à consulter un professionnel de santé ou à contacter un service d’écoute gratuit comme Thadeo (📞 01 83 81 90 87) pour un soutien.

1. Veiller à son sommeil et à son équilibre alimentaire : « Un esprit sain dans un corps sain »

Prendre soin de son sommeil est important. Un temps de repos suffisant aide le cerveau à digérer les émotions de la journée. Un bon sommeil aide à gérer le stress au travail et à renforcer la santé mentale.
Avoir une alimentation équilibrée est capitale en mangeant des repas sains et réguliers pour soutenir son énergie tout au long de la journée.

2. Avoir une activité physique régulière et ressourçante

L’exercice physique est un excellent moyen de combattre le stress au travail et d’améliorer sa santé mentale. Une activité physique régulière contribue à réduire l’anxiété et l’épuisement émotionnel. Si vous n’êtes pas sportif, pensez à la marche (au moins 40 minutes). Il est aussi bénéfique de faire des exercices respiratoires régulièrement dans sa journée, ce qui va agir sur l’oxygénation du cerveau et le stress. C’est très efficace.

3. Prendre le temps de réfléchir à ce que l’on vit

Prendre un moment pour s’arrêter et évaluer son quotidien. Être attentif à ses expériences et ses ressentis en prenant conscience de ce qui m’affecte émotionnellement. Cela permet de mieux comprendre ses réactions et de prendre des mesures pour améliorer son bien-être.

4. Exprimer ses émotions

Il est important de mettre des mots sur ce qui ne va pas et d’apprendre à reconnaitre ses émotions, pour identifier les besoins ( lien vers l’article sur les émotions) qui s’y rattachent et chercher des solutions adaptées à la situation.

5. Faire le point et se poser les bonnes questions

Évaluer régulièrement son état mental et émotionnel. Cela aide à rester conscient de son bien-être et à prendre des mesures préventives. Se demander comment on pourrait se sentir mieux et ce qui pourrait aider à retrouver de la sérénité. S’autoriser à exister en tant qu’individu qui a également le droit de se sentir bien !

6. S’entourer

Se faire aider en se confiant à une personne fiable, qu’il s’agisse d’un collègue ou d’un ami, qui ne sera pas dans le jugement. Il peut également être très utile de discuter de ses sentiments avec un service d’écoute professionnel comme Thadeo. N’hésitez pas appeler au 01 83 81 90 87. C’est gratuit.

7. S’appuyer sur les points positifs

Faire mémoire de ses qualités en valorisant les retours positifs reçus, ainsi que des moments satisfaisants dans son travail.

8. Exprimer sa lassitude

Reconnaitre les signes de lassitude, de frustration ou les difficultés rencontrées en mettant des mots dessus et savoir les partager aussi en équipe ou à sa cadre de santé.

9. Apprendre à dire non

Reconnaitre ses limites et s’autoriser à refuser des tâches supplémentaires qui compromettraient le bien-être. Dire non est crucial pour éviter le burn-out.

10. S’autoriser à ne pas être parfait

Accepter de ne pas être la soignante « modèle » en permanence. On a le droit de ne pas être au top tous les jours et de demander de l’aide lorsque c’est nécessaire.

Pourquoi le burn-out infirmier ?
Quelles sont les principales causes ?

Pourquoi le burn-out infirmier

Le travail du soin n’est pas un travail comme les autres. Il vient parfois heurter nos propres fragilités. Il bouscule souvent, et touche des limites humaines. Il amène à gérer des bousculements, des pertes d’équilibre et des deuils qui ne laissent pas indifférents.

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La surcharge de travail :

Les infirmiers et infirmières sont confrontés à une charge de travail intense, avec des horaires prolongés et une pression constante pour accomplir leurs tâches, ce qui mène à un épuisement physique et mental.

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La surcharge émotionnelle :

Travailler en étroite relation avec des patients souffrants, parfois en situation critique, peut entraîner une surcharge émotionnelle significative qui épuise psychologiquement le soignant qui n’arrive plus à gérer ses émotions.

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Le manque de reconnaissance et de soutien :

Le sentiment de ne pas être apprécié, reconnu pour ses efforts et soutenu par ses collègues ou supérieurs peut démotiver certains soignants et accroître le sentiment d’épuisement.

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Le déséquilibre entre vie professionnelle et personnelle :

Les horaires irréguliers et les longues heures de travail nuisent à l’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle, privant les infirmières de temps pour se reposer et récupérer, entraînant une fatigue chronique.

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L’environnement de travail stressant :

Les conditions de travail difficiles, y compris la pression constante, le manque de ressources et les tensions interpersonnelles, contribuent à un stress chronique et augmentent le risque de burn-out des infirmiers et infirmières.

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Les risques psychosociaux :

l’isolement, l’absence de soutien familial ou amical rendent les infirmières plus vulnérables au burn-out.

Ce qu’il faut retenir

Rester attentif aux signes avant-coureurs, penser aux conseils de préventions proposés peut nous aider à maintenir un équilibre plus sain entre vie professionnelle et personnelle.
Prendre soin de soi est la première étape pour pouvoir prendre soin des autres. En intégrant ces conseils dans le quotidien, la santé psychique et physique est protégée, et ainsi il est possible de continuer à exercer son métier avec passion et sérénité.

Si vous vous sentez submergé(e), n’hésitez pas à chercher de l’aide auprès de professionnels ou à utiliser les services d’écoute disponibles. Chaque soignant mérite de se sentir bien et épanoui(e) dans son travail.

Besoin de faire le point ? Voici 10 questions à se poser pour avancer

Parfois, prendre un moment pour réfléchir et se reconnecter à ses motivations peut faire toute la différence. Renouer avec ce qui nous a poussé à devenir soignant, et utiliser ces questions peut aider à retrouver de la clarté et de la motivation :
  1. Quelle est son histoire de soignant ?
  2. Quel est son idéal de soignant ?
  3. Quel est son ancrage en tant que soignant ?
  4. Sur quoi peut-on s’appuyer de solide ?
  5. Qu’est-ce qui a du sens dans son métier ?
  6. Qu’est-ce qui nous passionne ?
  7. Qu’est-ce qui nous a abîmé sur le chemin ? Qu’est-ce qui nous a déçu ?
  8. Comment pouvons-nous aujourd’hui réparer les mauvaises expériences vécues dans le passé ?
  9. De quoi avons-nous besoin pour notre épanouissement professionnel ?
  10. Qu’est-ce qui nous manque pour être bien aujourd’hui ?

 

Autant de questions qui demandent au soignant de prendre du recul et de s’accorder du temps pour se recentrer. Cela permet de voir ce qui doit changer ou ce qui n’est plus possible, afin de retrouver épanouissement et sérénité dans son métier.

Le burn out, c’est quoi ?

Définition du Vidal

L’épuisement professionnel, également appelé burn out, est un trouble psychique résultant d’un stress chronique dans le cadre du travail. Il se développe progressivement chez certaines personnes exposées à des conditions de travail frustrantes et démotivantes : face à la fatigue, au sentiment d’échec et aux difficultés de concentration, celles-ci tendent à travailler toujours davantage pour essayer de retrouver satisfaction et confiance en elles. Si les conditions de travail restent difficiles, un cercle vicieux s’installe jusqu’à l’épuisement.